Déclarée «trésor humain vivant» par l’Unesco en 2009, Cristina Calderon, aujourd’hui âgée de 88 ans, est la dernière représentante d’un peuple indigène de la terre de Feu chilienne à parler couramment la langue de ses ancêtres.
À bientôt 89 ans, Cristina Calderon est la dernière locutrice native du peuple yagan, ethnie indigène de la terre de feu chilienne, à la pointe sud du continent américain. Avec «mamie Cristina», comme l’appellent ses proches, un pan important de cette langue amérindienne risque de disparaître.
«Je suis la dernière locutrice yagan. D’autres le comprennent mais ne le parlent pas ou n’en ont pas la même connaissance que moi», explique la vieille dame à un groupe de journalistes à Villa Ukika, où résident la plupart des descendants de cette ethnie, estimés à une centaine. Cette localité se trouve à un kilomètre de Puerto Williams, le village le plus austral de la planète.
Après la mort de sa sœur Ursula, Cristina, visage buriné à la peau mate arborant de fines lunettes, a été déclarée en 2009 «trésor humain vivant» par l’Unesco, qui lui a reconnu son rôle dans la préservation et la transmission de la langue et des traditions de son ethnie.
Cette femme a partiellement transmis le yagan, langue parlée menacée d’extinction au profit de l’espagnol, à ses petites-filles et à une nièce. «Les générations les plus jeunes connaissent également la langue yagan mais pas au niveau de Cristina, il va donc y avoir une perte irréparable», explique à l’AFP l’anthropologue Maurice Van de Maele, qui réside à Puerto Williams.